Les enjeux de préservation sur le site

 

Les espaces naturels de la vallée du Rhône et de ses affluents ont connu des mutations profondes au cours du XXème siècle, sous l'effet conjugué des grands aménagements fluviaux et de l'évolution de l'occupation du sol. Les espaces naturels ont été réduits dans de grandes proportions et cloisonnés par les infrastructures industrielles, de transport, urbaines, et par les activités agricoles intensives. Mais le facteur sans doute le plus important en termes de modification des écosystèmes et du paysage a été pour le Rhône, l'aménagement hydroélectrique et pour la navigation, et pour la Drôme et le Roubion, les tentatives d'endiguement et les extractions massives de granulats à même la rivière. 

Les grandes tendances évolutives actuelles peuvent être regroupées en 3 catégories :

1/ la réduction des surfaces naturelles : 

    * par les emprises d'infrastructures et industrielles qui sont en progression permanente

    * par la mise en "valeur" économique des espaces

 

voir la carte d'évolution de l'occupation du sol sur l'île de la Platière

carte d'évolution des boisements sur le Rhône court-circuité de Donzère-Mondragon

> Les surfaces d'habitats naturels ont régressé et régressent encore

2/ la diminution de l'alimentation en eau des milieux naturels :

    * des suites des aménagements hydrauliques (barrages, digues) et des prélèvements de granulats qui ont entraîné l'enfoncement du lit des cours d'eau (incision), la baisse des nappes phréatiques, l'instauration de débits réservés très faibles dans les parties de Rhône court-circuitées

    * en raison des prélèvements en eau, soit de surface, soit phréatique, pour les besoins industriels, agricoles ou urbains, qui accentuent l'enfoncement des nappes phréatiques

> Les milieux humides typiques des plaines alluviales tendent à s'assécher et disparaître

3/ l'évolution spontanée des milieux naturels :

    * du fait des deux phénomènes précédents, la plupart des espaces fluviaux ont perdu en partie ou en totalité leur fonctionnement naturel (crues : érosions, dépôts, régénération, etc.), et évoluent rapidement vers des faciès uniformes et plus banals

    * les prairies résiduelles ne sont plus entretenues suite à la disparition du pâturage et de la fauche, et disparaissent par embroussaillement

    * les boisements naturels sont localement replacés par des plantations d'essences non indigènes (hybrides, exotiques)

    * certaines plantes introduites prolifèrent dans les milieux naturels altérés, au détriment de la flore locale, et causant parfois des problèmes pour la faune (Amorpha, robinier faux acacia, érable négundo, ambroisie,...)

> Les milieux naturels résiduels ont un fonctionnement perturbé et perdent leur caractère typique lié au cours d'eau

 

Sans une prise de conscience collective et des actions de préservation durables, la plupart des habitats naturels et des espèces sont, à court ou moyen terme, menacés de forte diminution, de disparition pour certains.

La démarche Natura 2000 a été engagée pour tenter d'infléchir ces tendances, en imaginant des solutions pour une gestion concertée des espaces fragiles. L'état des lieux détaillé du site et des problématiques, et la synthèse des propositions de gestion sont réunis dans un document d'aide à la décision :

le document d'objectifs