Les prairies naturelles sont très peu représentées dans le site, puisqu'elles n'occupe qu'une cinquantaine d'hectares. Il s'agit de milieux relictuels, témoins de l'histoire de la vallée. Jusqu'au début des années cinquante, certains secteurs trop inondables, ou au sol médiocre, étaient pâturés ou fauchés ; ils avaient alors l'allure de grandes prairies parsemées d'arbres (paysages de "brotteaux"). La réduction des zones inondables et l'évolution des pratiques agricoles ont conduit à l'abandon, ou le plus souvent, par la mise en culture de ces prairies. Quelques dernières prairies ont subsisté dans les secteurs de l'île de la Platière, la basse Drôme, le bas Roubion, Châteauneuf du Rhône, et Donzère. |
prairie naturelle en fleurs au printemps |
Les prairies sèchesLa plupart des prairies de la vallée subsistent sur des sols secs, peu favorables au développement de la forêt ou de l'agriculture. Les pelouses calcaires sur sable sont particulièrement sèches ; la végétation y est très clairsemée. Les prairies sèches sont installées sur des sols un peu plus profonds ; les graminées y sont plus abondantes. Certaines de ces prairies abritent des espèces d'orchidées sauvages particulièrement rares et protégées.
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pelouse calcaire sur sables |
prairie sèche |
Les prairies humidesSur l'ensemble de la vallée, moins de 10 hectares de prairies humides à molinie subsistent, situés sur la basse vallée de la Drôme et sur l'île de la Platière. Il s'agit de dépressions humides de façon temporaire, couvertes de sédiments fins et peuplées de plantes adaptées à l'alternance de périodes sèches et humides.
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Un habitats original et diversifiéLes prairies naturelles sont d'abord remarquables par leur extrême rareté et la vitesse de leur disparition. Ainsi, dans le secteur de la Platière, leur surface est passée de 350 hectares en 1965 à moins de 40 aujourd'hui. Les intérêts écologiques de ces milieux proviennent de différents caractères : il s'agit de prairies sur sol pauvre et sec, mais où les crues apportent de temps à autre de l'eau et des alluvions, la pauvreté du sol limite l'envahissement par les graminées, ce qui laisse la place à de très nombreuses espèces de plantes à fleurs, dont les orchidées |
Orchidée : Ophrys de Bertoloni |
la Proserpine, un papillon de nuit protégé en France |
Des espèces animales et végétales remarquablesCes prairies abritent souvent des plantes rares à très rares à l'échelle nationale ou régionale. Les orchidées sont parfois nombreuses et diversifiées, dont certaines espèces protégées comme l'ophrys de Bertoloni et l'ophrys à odeur de vanille. Les praires plus humides, bien que très localisées, présentent un intérêt écologique fort. On y trouve notamment la violette élevée, protégée en France et très rare dans le sud de l'hexagone. Sur le plan de la faune, les prairies sont surtout intéressantes pour les insectes, et en particulier les papillons, dont une espèce protégée en France (le sphinx de l'Epilobe). Enfin, les prairies jouent un rôle important dans la biologie de nombreuses espèces des milieux environnants : ainsi, les chevreuils, lapins et oiseaux viennent s'y nourrir. |
Des fonctions socio-économiques
Depuis qu'elles ne sont plus entretenues par le pâturage ou la fauche, les prairies ont souvent fait l'objet de dégradation (décharges, sports mécanisés,...). Pourtant, elles possèdent encore certains intérêts socio-économiques : la chasse aux lapins est très prisée dans ces prairies, rares biotopes naturels dans la vallée encore favorables à cette espèce ; les promeneurs y apprécient la diversité et l'abondance des fleurs ; enfin, quelques initiés viennent encore y ramasser les asperges sauvages. |