Les prairies alluviales

 

 

1/ Présentation : 

 

Les prairies naturelles sont très peu représentées dans le site, puisqu'elles n'occupe qu'une cinquantaine d'hectares.

Il s'agit de milieux relictuels, témoins de l'histoire de la vallée. Jusqu'au début des années cinquante, certains secteurs trop inondables, ou au sol médiocre, étaient pâturés ou fauchés ; ils avaient alors l'allure de grandes prairies parsemées d'arbres (paysages de "brotteaux"). La réduction des zones inondables et l'évolution des pratiques agricoles ont conduit à l'abandon, ou le plus souvent, par la mise en culture de ces prairies.

Quelques dernières prairies ont subsisté dans les secteurs de l'île de la Platière, la basse Drôme, le bas Roubion, Châteauneuf du Rhône, et Donzère.

prairie naturelle en fleurs au printemps

 

2/ Types de milieux :

 

Les prairies sèches

    La plupart des prairies de la vallée subsistent sur des sols secs, peu favorables au développement de la forêt ou de l'agriculture.

Les pelouses calcaires sur sable sont particulièrement sèches ; la végétation y est très clairsemée.

Les prairies sèches sont installées sur des sols un peu plus profonds ; les graminées y sont plus abondantes. Certaines de ces prairies abritent des espèces d'orchidées sauvages particulièrement rares et protégées.

 

pelouse calcaire sur sables

prairie sèche

 

Les prairies humides

    Sur l'ensemble de la vallée, moins de 10 hectares de prairies humides à molinie subsistent, situés sur la basse vallée de la Drôme et sur l'île de la Platière. Il s'agit de dépressions humides de façon temporaire, couvertes de sédiments fins et peuplées de plantes adaptées à l'alternance de périodes sèches et humides.

 

 

 

3/ intérêts de ces milieux : 

 

Un habitats original et diversifié

Les prairies naturelles sont d'abord remarquables par leur extrême rareté et la vitesse de leur disparition. Ainsi, dans le secteur de la Platière, leur surface est passée de 350 hectares en 1965 à moins de 40 aujourd'hui.

Les intérêts écologiques de ces milieux proviennent de différents caractères :

il s'agit de prairies sur sol pauvre et sec, mais où les crues apportent de temps à autre de l'eau et des alluvions,

la pauvreté du sol limite l'envahissement par les graminées, ce qui laisse la place à de très nombreuses espèces de plantes à fleurs, dont les orchidées

 

 

Orchidée : Ophrys de Bertoloni

 

la Proserpine, un papillon de nuit protégé en France

Des espèces animales et végétales remarquables

Ces prairies abritent souvent des plantes rares à très rares à l'échelle nationale ou régionale. Les orchidées sont parfois nombreuses et diversifiées, dont certaines espèces protégées comme l'ophrys de Bertoloni et l'ophrys à odeur de vanille.

Les praires plus humides, bien que très localisées, présentent un intérêt écologique fort. On y trouve notamment la violette élevée, protégée en France et très rare dans le sud de l'hexagone.

Sur le plan de la faune, les prairies sont surtout intéressantes pour les insectes, et en particulier les papillons, dont une espèce protégée en France (le sphinx de l'Epilobe).

Enfin, les prairies jouent un rôle important dans la biologie de nombreuses espèces des milieux environnants : ainsi, les chevreuils, lapins et oiseaux viennent s'y nourrir.

 

 

Des fonctions socio-économiques

 

Depuis qu'elles ne sont plus entretenues par le pâturage ou la fauche, les prairies ont souvent fait l'objet de dégradation (décharges, sports mécanisés,...).

Pourtant, elles possèdent encore certains intérêts socio-économiques : la chasse aux lapins est très prisée dans ces prairies, rares biotopes naturels dans la vallée encore favorables à cette espèce ; les promeneurs y apprécient la diversité et l'abondance des fleurs ; enfin, quelques initiés viennent encore y ramasser les asperges sauvages.

 

 

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