Les usages sur le site

Sommaire

1/ L'occupation du sol

        1.1/ les espaces naturels : 

        1.2/ les espaces non naturels : 

2/ Le cadre foncier, institutionnel et réglementaire

        2.1/ le régime foncier des terrains :

        2.2/ les documents d'urbanisme :

        2.3/ Les espaces protégés :

        2.4/ Les démarches de gestion globale

3/ Les usages et activités sur le site :

        3.1/ les usages de l'eau

        3.2/ Les aménagements hydroélectriques du Rhône

        3.3/ Les extractions de graviers

        3.4/ L'agriculture

        3.5/ la sylviculture 

        3.6/ les loisirs 

 

1/ L'occupation du sol

On peut, par l'observation de l'occupation du sol (par l'étude des photographies aériennes, des cartes IGN, et des relevés de terrain), mieux comprendre les usages qui ont cours sur le site, et expliquer la présence et la répartition des habitats naturels dans le site.

Les modes d'occupation du sol ont été cartographiés et distingués en 2 grands types :

1.1/ les espaces naturels : ils représentent 80% de la surface du site Natura 2000

Ils correspondent aux milieux non exploités de manière intensive ou à l'abandon :

 

    * Les habitats naturels d'intérêt européen (cités par la directive habitats) : 

        voir chapitre "patrimoine naturel"

     

    * Les autres habitats naturels

        - les friches

        - les boisements dégradés à robinier faux-acacia

        - les boisements de pentes correspondent à des forêts de type chênaie qui se développent sur les versants pentus des rivières (Roubion) et ne correspondent pas à des habitats de l'Annexe I.

        - les milieux ouverts influencés par le Rhône : ce sont les bancs de graviers découverts sur les bords du Rhône dans les secteurs court-circuités par l'aménagement du canal du Rhône, où les faibles débits réservés ont mis à nu les dépôts d'alluvions grossières en rives convexes.

        - les milieux aquatiques (fleuve, rivières et annexes hydrauliques)

        - les roselières aquatiques

1.2/ les espaces non naturels : ils représentent 20% de la surface du site

Ce sont tous les espaces anthropisés et exploités plus ou moins intensivement :

 

        - les terres labourées,

        - les cultures fruitières

        - les emprises diverses : il s'agit de toutes les emprises humaines hormis les espaces agricoles (routes, voies ferrées, espaces récréatifs, bâtiments et abords...)

- les emprises C.N.R. : ce sont les emprises de la Compagnie Nationale du Rhône, liées à l'exploitation des ouvrages (digues du canal, routes privées, zones de dépôt de matériaux...)

- les sites d'extraction de matériaux (carrières et gravières) toujours en exploitation ou abandonnées mais toujours en eau.

N.B. : pour une description détaillée des usages sur le site, consulter le volume I du document d'objectifs

2/ Le cadre foncier, institutionnel et réglementaire

2.1/ le régime foncier des terrains :

La consultation des documents cartographiques de la Compagnie Nationale du Rhône, et des cadastres de toutes les communes du site, a permis de mettre en évidence quatre grands types de propriétaires fonciers :

- Propriétés publiques :   è Domaine public Fluvial, et Domaine concédé à la C.N.R.

soit environ 2000 hectares

- Propriétés privées    :    è des collectivités, de l'état, des départements, de la CNR

soit environ 2050 ha  è des personnes physiques (particuliers)

           è des associations

2.2/ les documents d'urbanisme :

- La majeure partie des superficies des sites potentiels Natura 2000 (environ 65%) est classée en zone ND des P.O.S., avec quelques petites enclaves autorisées à l'exploitation du graviers.

- Certaines communes ne disposent pas de zone ND, c'est la zone NC qui englobe tous les secteurs "naturels". Les cours du Rhône et de la Drôme sont affectés dans de multiples zones : ND, NC, NDf, aucune zone parfois. Des Espaces Classés Boisés concernent parfois la majorité des importantes superficies boisées d'une commune, alors que sur d'autres, les forêts sont en danger de disparition et il n'existe aucun ECB.

 

Il est important de noter que la quasi-totalité des superficies boisées du Roubion sont concernées par des ECB, de même que la partie amont rive gauche du site de Donzère. Ces espaces à forte valeur patrimoniale bénéficient donc d'un statut de "protection" non négligeable qui peut assurer leur conservation à court terme.

Les zones NDf sont également des secteurs privilégiés car ils sont gérés par un acteur unique, la Compagnie Nationale du Rhône.

 

2.3/ Les espaces protégés :

 

Les protections de l'espace dans le site s'organisent en 6 types :

 

* Les Réserves Naturelles : ce sont les Réserves Naturelles de l'île de la Platière et celle des Ramières du val de Drôme. Ces deux espaces représentent une superficie d'environ 830 hectares, soit moins de 20 pour-cent du site Life.

 

* Les Réserves Nationales de Pêche : elles concernent des portions généralement très réduites de cours d'eau, et sont localisées dans le site Life au niveau des barrages des aménagements CNR. Ces Réserves n'ont pas une vocation de protection des poissons, mais sont instaurées pour des mesures de sécurité liées au fonctionnement des ouvrages. Elles concernent, au niveau du site :

350m en aval et 100m en amont du barrage de Péage de Roussillon (site de l'île de la Platière)

270m de berges en aval du barrage de Saint-Vallier (site de Gervans)

100m en aval du barrage du Pouzin (site de Baix)

50m en aval et 70m en amont du barrage de Donzère (site de Donzère)

 

* Les Réserves de chasse : le site n'inclut aucune réserve des associations communales de chasse agréées (ACCA). La Réserve Nationale de Chasse de Printegarde est par contre en partie concernée par le site (au niveau de l'embouchure de la Drôme).

 

* Les périmètres de protection de captages (alimentation en eau potable) : ces périmètres concernent des superficies peu importantes dans le site (1 périmètre dans le site des Ramières du val de Drôme, quelques sites en limite du site du Roubion).

 

* Une Zone de Protection Spéciale (relative à la directive Européenne de 1979 concernant les oiseaux): elle correspond strictement au périmètre de la Réserve Naturelle des Ramières du Val de Drôme.

 

* Un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope sur le site de l'île de la Roussette (commune de Viviers).

 

2.4/ Les démarches de gestion globale

Il existe de nombreuses démarches en cours ou en projet qui concernent le site, on peut citer notamment

- le Schéma Directeur de Gestion des Eaux

Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Rhône-Méditerranée-Corse constitue un document fondamental de planification dans le domaine de l'eau et des milieux aquatiques ; ses conclusions s'imposent à l'état, aux collectivités locales et aux établissements publics.

Il est très difficile de résumer ce document, mais il est possible de lister certains points importants en matière d'aménagement et de gestion des sites concernés par Natura 2000 :

F orientations fondamentales du SDAGE

 

1. Poursuivre toujours et encore la lutte contre la pollution

2. Garantir une qualité d'eau à la hauteur des exigences des usagers

3. Réaffirmer l'importance stratégique et la fragilité des eaux souterraines

4. Mieux gérer avant d'investir

5. Respecter le fonctionnement naturel des milieux

6. Restaurer ou préserver les milieux aquatiques remarquables

7. Restaurer d'urgence les milieux particulièrement dégradés

8. S'investir plus efficacement dans la gestion des risques

9. Penser la gestion de l'eau en terme d'aménagement du territoire

10. Renforcer la gestion locale concertée

 

- les Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux

Ils sont l'application locale du SDAGE, cette fois à l'échelle d'un bassin versant. L'application des objectifs du SAGE se fait au travers d'un contrat de rivière. Exemple : SAGE de la rivière Drôme

- les Contrats Globaux de Développement

- etc.

3/ Les usages et activités sur le site :

3.1/ les usages de l'eau

    - Les prélèvements en eau phréatique et de surface

 

On peut remarquer principalement trois secteurs concernés de façon importante par les prélèvements en eau.

Le secteur de l'île de la Platière est caractérisé par des pompages en nappe phréatique regroupés et importants. Les pompages industriels représentent les plus grandes quantités prélevées, avec 6 000 mètres cube par heure pompés à l'intérieur du site, et 1 000 mètres cube par heure sur le reste de la plaine alluviale. Les pompages agricoles représentent un total de 1 500 mètres cube par heure, uniquement en période d'irrigation des cultures. Les captages pour l'Alimentation en Eau Potable (AEP) sont localisés en limite de la plaine alluviale et représentent 1 000 mètres cube par heure. Un projet de nouveau captage de 2 000 mètres cube par heure est en cours d'installation dans le périmètre, pour alimenter de nombreuses communes du département de l'Ardèche.

 

Les nappes de la Drôme et du Roubion sont également très sollicitées, essentiellement pour des usages agricoles, sous forme de captages privés soumis à déclaration ou à autorisation. La liste de ces captages n'est pas exhaustive car il faut y intégrer tous ceux qui ne sont pas déclarés.

Les cumuls des débits prélevés, qui correspondent aux maxima autorisés, s'élèvent pour la Drôme à 10 000 mètres cube heure (eau phréatique 8 400, eau de surface 1 600), soit 2,8 m3/seconde pour un débit moyen de la rivière de 40 m3/s et un débit d'étiage de 3 à 4 m3/s. Les pompages au niveau du Roubion sont de 2 600 mètres cube heure (eau phréatique 2 100, eau de surface 500).

Les quantités pompées pour les usages AEP ne sont pas connues.

 

    - Qualité de l'eau et points noirs  :

 

Ä A l'échelle du fleuve Rhône :

 

D'une manière générale, la qualité de l'eau du Rhône s'améliore du nord vers le sud du site Life. La pollution est nette en amont de l'embouchure de l'Isère, moyenne jusqu'au sud de Montélimar , et faible à partir de Donzère. Ce gradient amont-aval de qualité de l'eau se vérifie également par la présence d'espèces indicatrices. Deux espèces de libellules, Oxygastra curtisii et Coenagrion mercuriale identifiés comme espèces bio-indicatrices de qualité des milieux aquatiques, apparaissent respectivement au niveau des vieux-Rhônes de Montélimar et de Donzère.

 

Ä A l'échelle des habitats :

 

Les secteurs identifiés comme "points noirs" sont dans la majorité des cas des lieux de rejets polluants implantés directement dans des annexes hydrauliques ou les rivières.

3.2/ Les aménagements hydroélectriques du Rhône

Le Rhône a été aménagé par la Compagnie Nationale du Rhône avec le triple objectif de la production hydroélectrique, de l'amélioration des conditions de navigation et du développement de l'agriculture irriguée.

 

Le site est concerné par plusieurs unités d'aménagement :

 

Aménagement

Date

Secteurs

 Natura 2000

Localisation du périmètre Natura 2000

débit réservé

dans le vieux-rhône

Péage de Roussillon

1977

Île de la Platière

Rhône court-circuité (RCC)

10 m3/s hiver

20 rn3/s été

Saint-Vallier

1971

Vieux-Rhône de Gervans

RCC

5 m3/s hiver

10 rn3/s été

Beauchastel

1963

Petits-Robins

RCC (remous de la retenue)

10 m3/s hiver

20 rn3/s été

Baix-Logis-Neuf

1960

Petit-Rhône

Retenue

Vieux-Rhône de Baix

RCC

10 m3/s hiver

20 rn3/s été

Embouchure de la Drôme

Retenue

Montélimar

1957

Îles de la Roussette

RCC (remous de la retenue)

15 à 60 m3/s selon débit total Rhône

Donzère-Mondragon

1952

Vieux-Rhône de Donzère

RCC

60 m3/s

 

3.3/ Les extractions de graviers

Les extractions en lit mineur ont été importantes dans le secteur, en particulier le long de la Drôme; ces pratiques sont aujourd'hui prescrites, à l'exception de certains travaux hydrauliques (abaissements des lignes d'eau ... ).

 

Dans le lit majeur, les terrains des sites LIFE sont constituées d'alluvions fluviatiles, intéressants en tant que ressource en granulats. De fait, différentes gravières existent ou ont existé dans les limites du site.

3.4/ L'agriculture

En dehors des milieux naturels, le site LIFE est principalement occupé par des terres cultivées. L'activité agricole est généralement dynamique, en particulier grâce à la fertilité des sols alluviaux et à la possibilité d'irriguer.

Les productions s'organisent en deux grands types à l'intérieur du site, et plus généralement à l'échelle du lit majeur du fleuve :

    * Les vergers : ils sont répandues majoritairement sur les secteurs de Baix et de Donzère. Les principales productions sont actuellement les pommiers et les pêchers, et dans une moindre mesure les abricotiers et poiriers.

    * Les terres labourées : elles sont en majorité orientées vers la production de céréales (maïs, blé) et sur des superficies moins importantes vers le maraîchage (asperges, fruits rouges).

 

L'agriculture du site a fortement évolué au cours des dernières décennies.

    - l'élevage a globalement disparu, entraînant l'abandon ou le retournement des pâtures ; les labours et les vergers se sont étendus à proximité des cours d'eau, comme les surfaces irriguées.

    - cette activité a considérablement souffert des emprises des grands aménagements

    - afin de compenser ces emprises, l'activités agricole s'est étendue sur des espaces "naturels" (prairies, boisements des îles ... ) ;

    - les terrains situés dans le site LIFE sont importants pour les exploitants (bonne fertilité ... ) ;

    - les exploitants subissent de fortes contraintes techniques, réglementaires ou économiques, mais ils sont ouverts à l'évolution de leurs pratiques.

 

3.5/ la sylviculture

 

Comme l'a montrée l'inventaire des habitats naturels de l'annexe I, la forêt est un élément majeur du paysage du site (plus de 40% de la superficie). Du point de vue sylvicole, on distingue deux types de boisements :

    - Ceux où les potentialités forestières sont faibles, où la valorisation principale est le bois de feu (ce qui n'exclut pas d'autres formes de valorisations, telle la caisserie en peuplier noir dans le secteur de la Drôme et du Roubion). Il n'y a pas véritablement de sylviculture dans ces secteurs, mais plutôt une exploitation traditionnelle des boisements. Les sites concernés sont principalement les vallées de la Drôme et du Roubion.

    - Ceux où les potentialités forestières sont élevées, avec une valorisation actuelle surtout par la populiculture, et une potentialité forte pour les feuillus précieux (noyers, frênes, tilleuls…). Ce type concerne surtout le Rhône (avec quelques exceptions). Le secteur de l'île de la Platière est le plus concerné par la populiculture, intensive ou extensive. Les autres parties du site sont peu concernés par la sylviculture.

 

3.6/ les loisirs

 

Le site Natura 2000 est constitué de milieux naturels relictuels au sein d'une vallée très artificialisée et fortement peuplée ; il revêt dans ces conditions une certaine importance en matière de loisirs offerts aux riverains ou aux visiteurs.

Les loisirs traditionnels restent les plus répandus (pêche, promenade, chasse...) mais d'autres activités se développent aujourd'hui (activités de découverte de la nature, loisirs nautiques...)